Dyslexie : évolution du cerveau apprenant à lire

Les scientifiques de Saclay vont étudier

le cerveau des élèves de CP

Les scientifiques de Saclay préparent une étude inédite. Objectif : comprendre comment évolue le cerveau d’un enfant apprenant à lire et combattre certains troubles comme la dyslexie.

Fini les vacances ! Ce matin, après quinze jours de repos, les élèves de CP vont retourner en classe pour continuer à apprendre à lire. Une étape cruciale de leur scolarité que les scientifiques essonniens vont bientôt scruter à la loupe.

Situé au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Saclay, le centre Neurospin — une plate-forme unique en Europe, spécialisée dans l’étude du cerveau — prépare activement un programme de recherche intitulé « Comment j’apprends à lire ».

Le principe : observer les cerveaux d’une douzaine de volontaires en leur faisant passer des IRM (imagerie par résonance magnétique) en fin de grande section de maternelle, puis tout au long du CP. L’étude démarrera en juin.

« A 6 ans, on sait parler. Le système de langage oral est développé depuis que l’homme est homme. Mais lire est une activité culturelle, indique Ghislaine Dehaene, chargée de cette étude. Il y a un siècle encore, très peu de personnes savaient lire. »

Or, l’apprentissage de la lecture modifie de façon radicale notre cerveau. Cela active une zone de notre hémisphère gauche qui était jusque-là dédiée à la reconnaissance des visages. L’apprentissage de la lecture va également améliorer notre perception des sons, notamment de la parole, afin de pouvoir découper un mot en syllabes. Un cerveau « lecteur » est très différent d’un cerveau illettré.

Cette étude va permettre de voir comment évolue le cerveau d’un enfant en cours d’apprentissage de la lecture. Ces données seront comparées avec celles d’enfants souffrant de dyslexie, afin de mieux appréhender ce trouble.

« Tout le monde admet que l’on puisse avoir une malformation du cœur, du rein… mais pas du cerveau, regrette Ghislaine Dehaene. La dyslexie, c’est comme la myopie. Et le cerveau peut apprendre à contourner ses déficits, mais il faut comprendre comment, voir où ça peut bifurquer dans le mauvais sens. »

Car en ayant une meilleure connaissance du fonctionnement de notre cerveau, la science peut aussi apporter des réponses aux troubles dont il souffre. Cela peut être de la rééducation. Cela peut également passer par la rédaction de manuels scolaires adaptés pour des enfants souffrant de dyslexie ou d’autres maladies. « Sans compter les retards mentaux, entre 5 et 10% des enfants sont touchés par des troubles du développement, rappelle Ghislaine Dehaene. Il faut s’adapter à eux. » Pour les aider à percer les mystères du cerveau, les scientifiques de Neurospin s’apprêtent à accueillir en 2013 l’IRM la plus puissante du monde.

Source : leparisien.fr

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