TDAH : l’impact des relations sociales

En 2011, j’avais écrit un article suite à mon agacement sur différentes lectures disponibles sur Internet concernant les traitements médicamenteux pour les enfants souffrant de TDAH (Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité).

Certaines sont délétères pour les parents en pleine interrogation lorsque la question du traitement se pose pour leur enfant : entre les articles vantant les bienfaits de médicaments « miracle » sensés les guérir et ceux les mettant en garde contre les effets « dévastateurs » d’un traitement.

Le concept est, trop souvent, de culpabiliser les parents donnant du méthylphédidate (1) à leur enfant souffrant de TDAH. D’un coté nous pouvons lire que c’est une solution de facilité, sous-endendant que les parents sont en cause, de l’autre que cela s’apparente à une drogue… Et pourtant, les parents savent bien que c’est un choix qui questionne et qui n’est jamais fait avec facilité.

C’est ce que j’appelle : activer le levier de la peur !

Danger = peur = survie.

Nous voici directement au centre de nos émotions et il devient alors difficile de raisonner rationnellement quand cette peur nous guide.

Or, nous le savons depuis longtemps, la prise en charge du TDAH est globale et le traitement médicamenteux fait partie intégrante de cette prise en charge. N’oublions pas que dans le TDAH, l’hyperactivité n’est que la partie visible de l’icerberg. La partie immergée, celle qui ne se voit pas, est le versant attentionnel qui est le facteur dominant du TDAH. Un traitement par méthylphénidate permet alors de restaurer des capacités attentionnelles. L’impact est alors double :

En termes d’apprentissages : permettre l’accès aux apprentissages.

En termes de relations sociales : ce dernier point est souvent moins pris en compte alors qu’il est fondamental pour un enfant, un adolescent ou un adulte d’avoir une vie sociale : relation amicale, amoureuse, sportive, professionnelle… Les relations sociales impactent également le développement de l’enfant.

Une étude suédoise (2) nous confirme l’impact en terme de relations sociales des personnes TDAH médicamentées et notamment en termes de troubles de conduite. En effet, une baisse de 32% des incarcérations seraient constatés chez les garçons.

Quand les relations sociales sont affectées…

TDAH s’associe souvent avec un impulsivité qui dégrade rapidement les relations avec l’autre. C’est le coup de pied parti immédiatement, c’est l’insulte dite instantanément, c’est l’objet cassé ou jeté à terre parce qu’il ne répondait pas son attente… J’agis et je réfléchis après. Bref, difficile d’avoir des copains dans ces conditions. Le rejet par les autres arrive alors.

Quelles peuvent être les conséquences de cette hyper­activité (ou TDAH) chez les enfants ?

1. D’abord, des résultats scolaires décevants avec échec aux examens. Punis par les enseignants, ils se sentent dévalorisés.

2. Des conflits en famille et avec leurs camarades de classe. Ils se retrouvent très souvent isolés durant les récréations. Comme il s’agit d’un trouble qui – sans sérieuses mesures d’accompagnement – perdure tout au long de l’existence, ces enfants, à l’âge adulte, risquent de se retrouver dans une situation de précarité car sans profession fixe, et isolés socialement.

Réponse du Docteur Konofal, Paris Match, Mai 2011

Encore trop souvent, seules les conditions d’apprentissage scolaires sont prises en compte lors de la prise de décision parentale d’accepter de la mise sous traitement. Or, l’impact social fait aussi partie intégrante de la prise de décision.

Un enfant TDAH a aussi droit à une vie d’enfant.

Voir aussi :  » TDAH et gestion du comportement dans le quotidien« 


(1) : principe actif que l’on trouve dans la Ritaline®, Concerta®, Quasym®

(2) Medication for Attention Deficit–Hyperactivity Disorder and Criminality, Paul Lichtenstein, Ph.D., Linda Halldner, M.D., Ph.D., Johan Zetterqvist, M.Ed., Arvid Sjölander, Ph.D., Eva Serlachius, M.D., Ph.D., Seena Fazel, M.B., Ch.B., M.D., Niklas Långström, M.D., Ph.D., and Henrik Larsson, M.D., Ph.D., publié en novembre 2012

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