Dyslexie, dyspraxie, dysphasie, TDAH… : La psychanalyse : les dys aussi !

La psychanalyse : les dys aussi !

Le documentaire « le Mur ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » a fait beaucoup parler de lui. Sophie Robert, soutenue par l’association Austime sans Frontières(1), dans ce documentaire met en avant ce que les familles entendent encore trop souvent dans la sphère feutrée des cabinets. La France accuse un véritable retard dans la prise en compte et la prise en charge des autistes. La persistance des théories psychanalytiques (notamment celle qui rend la mère responsable. Dans les interviews, on pouvait entendre des termes comme « mère crocodile », « mère frigidaire »…) ainsi que les pratiques à occurrence psychanalytique étaient clairement exposées dans ce documentaire.

L’autisme est un trouble neurologique entraînant un handicap dans l’interaction sociale. Les autistes présentent une anomalie dans le sillon temporal supérieur (identifié en 2000). Pour les psychanalystes, l’autisme est un trouble psychique majeur (psychose) résultant d’une mauvaise relation maternelle.

Sophie Robert s’est donc retrouvée au tribunal. Apparemment, la France reste encore bien enclavée dans ces courants psychanalytiques.

Et en même temps, la France est aussi le pays de la révolution, celle dont le peuple se soulève et c’est un véritable mouvement qui s’est mis en marche pour soutenir la diffusion de ce documentaire. Sophie Robert a été condamnée par le tribunal, le film « le Mur » est donc officiellement censuré(2). Les soutiens se sont alors multipliés et comme un effet boule de neige, nombreux sont ceux qui commencent à dire haut et fort que la psychanalyse n’est pas adaptée pour aider les autistes. S’en suit une exposition médiatique, il semblerait que les choses commencent à bouger(3).

La psychanalyse, les dys aussi

Dans ce même élan, il convient de s’interroger sur les autres enfants ? Y a-t-il d’autres enfants/jeunes victimes de la psychanalyse ?

Oh, que non ! « c’est parce que vous l’aider trop qu’il n’arrive pas à s’habiller » , « si vous le faites à sa place, on comprend mieux pourquoi il est comme ça ! » entendent encore les parents d’enfants dyspraxiques, « c’est un problème d’éducation » entendent les parents d’enfants touchés par un TDAH, « s’il écrivait un peu tous les soirs, il arriverait bien à écrire comme tout le monde » entendent les parents d’enfants dysgraphiques… Les mères, les familles sont aussi fréquemment remises en cause. « c’est pour attirer votre attention, Madame, qu’il ne fait pas ceci ou cela, il faut être plus présente », « ah, vous êtes divorcés/séparés, c’est pour ça qu’il refuse de lire, il refuse de grandir… », « Si son père était plus présent… ».

Même si la cause des enfants « dys » a nettement progressé, même s’il commence à être entendu que les troubles d’apprentissage sont d’origine neurologique et génétique, certains continuent de penser qu’ils sont d’origine psychologique et les troubles dys ne seraient alors qu’un symptôme et non pas la cause.

S’en suivent alors des retards de diagnostics qui viennent pénaliser lourdement la scolarité de ces enfants et également leur vie sociale, leur vie familiale… le début d’une errance formulée par les parents comme étant le « parcours du combattant ».

Spirale infernale

Que se passe-t-il alors ?

En fait, cette première image est incomplète car il manque des interactions.

Cercle vicieux des dys : : l’enfant a à l’origine un trouble d’apprentissage. La non prise en compte de son trouble et une prise en charge mal adaptée l’entraînent dans un cercle vicieux.

On ne peut nier que les enfants dys peuvent avoir des troubles psychologiques et en même temps, ces troubles sont souvent la conséquence de leur situation d’échec (sur plusieurs plans). Il convient alors d’évaluer la pertinence d’une prise en charge psychologique. Couper la spirale infernale nécessite souvent une prise en charge à plusieurs niveaux. Néanmoins, il parait difficile de penser qu’une prise en charge psychologique soit une prise en charge de premier plan pour les enfants dys.

L’effet boule neige semble aussi toucher la sphère des dys (4). Les dys aussi en ont bien besoin.

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(1) Autisme sans Frontière : ici

(2) Une partie du documentaire « le mur » » est encore en partie visionnable sur un site américain : ici

(3) voir les nombreux articles : ici

(4) communiqué de la FFdys : ici  / article du nouvel observateur : ici

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