EIP, HP, APIE : rien n’est joué jusqu’à 20 ans…

Des chercheurs viennent d’établir qu’en fonction des stimulations, le QI peut gagner ou perdre jusqu’à 20 points chez les jeunes avant 20 ans.

« Le travail publié dans la revue scientifique Nature est extrêmement intéressant et il remet en cause les croyances antérieures selon lesquelles tout devait se jouer avant l’âge de 6 ans. » Patrick Lemaire, professeur en psychologie, spécialiste du développement et du vieillissement (CNRS & université de Provence), est enthousiaste lorsqu’il évoque les résultats de l’équipe dirigée par le Pr Cathy Price (University College of London). Ces derniers prouvent que le QI n’est pas stable au cours de la vie (en l’absence de lésion cérébrale et de maladies neurodégénératives) et qu’il ne faudrait plus se baser sur le score du test de QI d’un enfant pour prédire ses performances scolaires et professionnelles ultérieures.

En pratique, les chercheurs ont examiné 33 adolescents en bonne santé, une première fois en 2004 lorsqu’ils étaient âgés de 12 à 16 ans (14 ans en moyenne) puis une seconde fois en 2007-2008 lorsqu’ils avaient entre 15 et 20 ans (18 ans en moyenne). Leur QI verbal et non verbal a été mesuré grâce à différents tests et ces jeunes ont subi un scanner cérébral structurel et fonctionnel par IRM lors de chaque examen. Les différents QI des participants allaient de 77 à 135 points au premier test et de 87 à 143 points au second, ce qui a confirmé le large éventail des aptitudes intellectuelles chez ces personnes.

Les chercheurs ont ainsi découvert que le QI verbal et non verbal avait considérablement varié chez les participants entre 2004 et 2008. Certains individus avaient amélioré leur performance par rapport aux jeunes de leur âge, avec une augmentation pouvant aller jusqu’à 20 points de leur QI global. Pour d’autres, en revanche, leur performance avait chuté, avec une baisse du QI pouvant atteindre également 20 points. Les chercheurs précisent que ces changements ne sont pas dus à une variation de la performance liée à l’humeur ou à la concentration ce jour-là, ils sont bien réels puisqu’ils sont corrélés à des changements de structure de certaines régions cérébrales.

Les examens du cerveau, effectivement, ont montré une relation directe entre l’activité de certaines zones cérébrales et l’évolution du QI. Les zones correspondant à la lecture, à la dénomination d’objets ou encore à la résolution de problèmes s’activaient davantage chez ceux dont le QI avait augmenté. Cela veut dire qu’un cerveau stimulé développe de nouvelles connexions entre les neurones.

Le Pr Lemaire tire trois conclusions de cette étude. « D’abord, il ne faut pas que les adolescents imaginent qu’ils sont destinés à rester imbéciles ou superintelligents quoi qu’ils fassent. Il faut qu’ils demeurent actifs, qu’ils continuent à apprendre et à croire en leurs capacités de développement. Ensuite, les adultes et la société doivent soigner l’éducation et le milieu de vie des jeunes puisque cela a une influence directe sur leurs capacités intellectuelles. Enfin, même dans les populations les plus défavorisées, il est indispensable de tout faire pour stimuler les adolescents pour qu’ils maintiennent voire qu’ils augmentent leur QI. Avoir la possibilité de gagner ou de perdre 20 points, c’est vraiment colossal. »

Source : Le Point.fr– Publié le 21/10/2011

En quelques années, nous avons déjà éliminé le « tout se joue avant 6 ans ». Aujourd’hui, on peut écrire que rien ne se joue avant 20 ans et encore faut-il surement compter avec la plasticité cérébrale qui relève bien des surprises !

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