EIP ou l’art de faire compliquer

EIP ou l'art de faire compliquer

Lors de ma formation pour le rectorat de Limoges sur les EIP (Enfant Intellectuellement Précoce, que l’on appelle aussi Haut Potentiel, APIE ou zèbre), on a partagé avec moi une vidéo des « Têtes à claques ». Pour ceux qui ne connaissent pas, « Têtes à claques » est un site canadien qui diffuse des vidéos d’animation plutôt humoristiques.

J’avoue avoir vraiment rigolé de bon cœur lorsque j’ai vu cette vidéo. Pourquoi ? Parce qu’elle est, à mon sens, très représentative du fonctionnement de ces enfants atypiques et de ce qui peut se passer dans une classe.

Haut Potentiel : quand le simple se complique

Petit clin d’œil à Maryse et Virginie

Les hauts potentiels : l’art de faire compliquer quand on peut faire simple.

On pourrait penser que c’est une simple question de rhétorique et en même temps, avec eux, c’est complètement lié à leur fonctionnement.

« C’est un problème simple, simple, simple, simple » dit la maîtresse : trop simple ou pas si simple ?

Bien sûr, la réponse attendue à ce problème « si simple » est une opération mathématique banale. Or, ce n’est pas la réponse donnée.

Le « Pourquoi » la grande question des EIP ?

Pourquoi Paul vole les pommes de Marie ?

Pourquoi la mer bouge ?

Pourquoi personne n’a tué Hitler ?

Pourquoi dit-on un « coup » de tonnerre ?

Pourquoi personne ne parle du possible impact du crash boursier chinois sur la situation de crise en France ?

Alors pourquoi ?

Le fonctionnement cérébral des EIP est atypique, on nous le répète tout le temps. Il serait intéressant de bien comprendre pourquoi.

Lorsque l’on mesure l’activité électrique du cerveau des EIP (EEG : Electroencéphalogramme), leur fonctionnement cérébral est plus cohérent.

Les zones cérébrales (et notamment la zone frontale et pariétale) seraient plus en relation les unes avec les autres. Cette impression serait corrélée avec les images données par l’imagerie morphologique permettant de voir que la substance blanche serait plus importante.

La région frontale est le siège des fonctions exécutives.

La zone pariétale est le siège de nos 5 sens, de nos saccades oculaires et de la perception de l’espace.
La substance blanche (myéline) serait comparable à un câble qui relierait les neurones d’une région à une autre région. Comme les EIP auraient plus de substance blanche (surtout apparemment de meilleure qualité), ils sont donc mieux câblés et les informations circuleraient plus vite d’une zone à l’autre, surtout dans la zone frontale et pariétale. Les liens sont donc plus rapides et les automatismes se mettent plus rapidement en place (zone frontale).

.

cliquez pour lire l'article

Les fonctions exécutives correspondent aux capacités nécessaires à une personne pour s’adapter à des situations nouvelles, c’est-à-dire non routinières, pour lesquelles il n’y a pas de solution toute faite.

Ces mêmes connexions plus rapides fonctionnement pareillement pour leurs émotions. En effet, le système limbique (siège des émotions) bénéficie aussi de la rapidité de ces connexions.

Justiciers de premier plan, ils sont de ceux qui montent au créneau pour défendre le plus « faible » envers et contre tous.

« Pourquoi Paul prend les pommes de Marie ? … D’après moi, c’est ça le problème ? »

Leur fonctionnement émotionnel exacerbé les rend plus sensibles et souvent plus empathiques aux problèmes et/ou difficultés rencontrés par les autres. Si pour eux-mêmes, ils arrivent quelquefois à supporter (dans le sens d’endurer) certaines choses, quand elles arrivent à autrui, ces mêmes choses leur apparaissent alors comme intolérables.
Cette injustice leur semble illogique et donc incompréhensible. Ils ne contestent pas les règles s’ils les ont bien comprises (et surtout compris en quoi elles peuvent les protéger°), ils contestent ce qui ne leur semble pas juste. Gabriel dans la vidéo est dans une contestation et il l’exprime. Mais combien d’enfants précoces ne l’expriment pas aussi directement, la taisent (parce que c’est aussi ce qu’on leur a appris à faire) et éclatent en sanglots une fois arrivés à la maison ?

Ou l’art de transformer un simple problème de pommes en question existentielle…

Ma suggestion de lecture sur le même sujet

Cliquez sur les images pour lire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut