Dyspraxie, dysphasie : « perte de chance » !

La maman de Bastien, handicapé, porte plainte contre l’Inspecteur d’Académie

 

 

L’inspecteur d’Académie des Hautes-Pyrénées n’aurait jamais dû lui écrire le 29 novembre dernier qu’elle avait par deux fois porté plainte contre la Maison des personnes handicapées de Tarbes (MDPH).

 

Pour le coup, c’est contre lui que Karine Héguy porte plainte, pour «diffamation non publique». Et quand bien même Karine Héguy aurait porté plainte ! Même si le fait est faux, il n’est cependant pas infamant. Mais la maman de Bastien est épuisée.

Elle dit déjà beaucoup souffrir de voir son fils handicapé neurologique ne pas bénéficier des aménagements scolaires auxquels il aurait droit. Elle n’a pas besoin, soupire-t-elle, que des contre-vérités soient invoquées pour se faire renvoyer dans les cordes:

 

C’est une longue histoire que celle de Bastien, 13 ans, dysphasique et dyspraxique, atteint donc de «troubles sévères du langage». Il y a déjà onze ans que sa mère s’inquiète. Le petit garçon a d’abord été orienté vers un institut psy alors que c’est de neuro qu’il s’agissait. Depuis 2006 que le handicap de son fils est identifié, Karine Héguy dit avoir tout le mal du monde à obtenir, entre autres, le financement des voyages en ambulance dont il a besoin.

 

Elle a craqué quand Bastien lui a dit préférer se blesser à coups de couteau pour être conduit à l’hôpital plutôt que de retourner au collège Jeanne d’Arc de Tarbes où il est toujours sans auxiliaire de vie.

 

Karine a remué jusqu’à l’obsession tous les ciels de l’Académie, et même ceux de l’Elysée. Elle n’est pas entendue? C’est donc, juge-t-elle, qu’elle est «la bête noire» des services sourds à ses demandes.

Entre la rentrée 2004 et celle de 2010, la scolarisation des élèves handicapés a augmenté de 50% dans le département des Hautes-Pyrénées où écoles, collèges et lycées reçoivent aujourd’hui 600 de ces élèves, note l’Inspecteur d’Académie dans son courrier du 29 novembre. Il y liste aussi les aides et le matériel adapté mis à disposition de Bastien avant de reprocher à sa maman ses mauvaises dispositions à elle.

 

Il n’en fallait pas plus pour qu’elle prenne sa plume et en réfère au ministre de l’Éducation nationale. Lequel Luc Châtel lui fait répondre en date du 5 janvier avoir «demandé au Recteur de l’Académie de Toulouse (…) d’apporter un soin particulier à l’étude de la situation».

 

En attendant, fait savoir Karine Héguy, «une procédure va démarrer auprès du TGI pour perte de chance, une première en France pour ce type de cas».

 

Publié le 01/02/2011, écrit par GLv. , dans libération.fr 

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