Dyslexie, dyspraxie… : Trouvé dans la presse

Ils veulent apprendre, mais n’y arrivent pas…

On les dit « fainéants », mauvais en français ou en maths… Et s’ils souffraient simplement d’un trouble de l’apprentissage? Débat sur ce thème à Nice.

 

Quand ses petits camarades de grande section de maternelle savent déjà parfaitement écrire leur prénom « en bâton », Louis(1) noircit sa feuille de signes indéchiffrables… Invité à lire, Paul bute, lui, sur chaque mot, provoquant l’hilarité des élèves de sa classe de CE1. En fin de CE2, Hugo « commet » encore dix fautes par ligne, ce qui lui vaut des remarques lapidaires de son maître…

 

Les trois garçonnets présentent des difficultés manifestes d’apprentissage, qui font peser sur eux la menace de l’échec scolaire. Une issue, comme une fatalité, à laquelle s’oppose le Dr Marie-Noële Magnié-Mauro, enseignant-chercheur en neuro-psycho-psychologie à Nice. Arguments à l’appui.

 

 

Il n’est pas fainéant !

 

« Ces enfants ont une intelligence normale, et même supérieure parfois. Simplement, ils ne parviennent pas à apprendre avec les méthodes classiques de pédagogie, adaptées au plus grand nombre. D’où un retard dans l’apprentissage de la lecture, de l’orthographe, du graphisme ou encore des savoir-faire gestuels, comme lacer ses chaussures. Une rééducation bien conduite leur permet dans la plupart des cas de se remettre à niveau. »

 

Avec un préalable : identifier la cause de ces difficultés. « On retrouve par ordre de fréquence, une dyslexie, un trouble d’attention associé ou non à une hyperactivité, une dyspraxie (notamment un problème avec le dessin et la vision dans l’espace) qui induit elle-même des problèmes en géométrie et en arithmétique. Et enfin, une dyscalculie, soit des enfants qui ne savent pas compter. »

 

Le message adressé par la spécialiste au public et aux professionnels réunis jeudi et vendredi derniers à Acropolis à Nice est clair : ne pas admettre hâtivement qu’un enfant « n’ira nulle part », que c’est un fainéant, qu’il est de toute façon mauvais en maths ou nul en orthographe… Avant, lorsque ces enfants n’étaient pas rééduqués, on les retrouvait très vite en échec scolaire. Mais avec ce que l’on sait aujourd’hui, ce n’est plus admissible. »

 

Reste qu’un bilan doit absolument être établi, complet (orthophonique, neuropsychologique, psychomoteur…) – et assez coûteux, lorsqu’il est pratiqué dans le secteur privé (de 200 à 300 €) (2). « Mais, lorsque le diagnostic est posé, la rééducation qui va suivre peut être prise en charge, sous conditions. » Pour certaines familles, l’investissement est important. Mais avec, à la clé, un avenir redessiné pour leur enfant.

 

 

1. Tous les prénoms ont été modifiés.
2. Des bilans de ce type sont également réalisés dans le secteur public, mais avec des délais souvent plus longs.

 

 

Source : nicematin.com, publié le 13/11/2011.

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