Dyslexie, dyspraxie, dys… TDAH.. : faciliter l’intégration

Faciliter l’intégration des apprentis souffrant d’un handicap invisible

 

 

La 6e révision de l’AI doit permettre l’intégration de 16 000 rentiers dans le marché du travail. Ouverte en 1969, l’école spécialisée du Ceras à La Chaux-de-Fonds témoigne de la nécessité de pratiquer une «ségrégation temporaire» pour empêcher que les élèves souffrant de troubles de l’apprentissage deviennent les déshérités de demain.

Ce sont des élèves qui, au mieux, s’ennuyaient au fond de la classe, et au pire, perturbaient les autres élèves. «Des élèves en grande souffrance, démolis par l’école ordinaire. Ceux dont on pense qu’ils ne se donnent pas de peine. C’est pourquoi on parle de handicap invisible lorsqu’on évoque les troubles de l’apprentissage liés à l’hyperactivité ou ce qui relève de la gamme des «dys» (dysphasie, dysorthographie, dyscalculie, etc.)», explique Raymond Studer, directeur de l’école spécialisée du Ceras, à La Chaux-de-Fonds, qui a attiré quelque 400 personnes lors des journées portes ouvertes ce week-end.

L’école accueille 80 élèves, âgés de 8 à 18 ans, répartis sur 10 classes à effectifs réduits. Placés par l’Office de l’enseignement spécialisé du canton de Neuchâtel ou par les cantons de Berne et du Jura, la plupart arrivent, après plusieurs échecs, entre la 6e et la 7e année scolaire, l’année d’orientation, une année charnière.

Depuis 2008, l’ensemble du financement de l’école est en mains des cantons, à l’exception des recettes liées aux mesures médicales, toujours du domaine de l’AI ou des caisses-maladie. Les parents participent à hauteur de huit francs par jour, ce qui correspond peu ou prou au coût du repas.

Le programme enseigné est celui proposé par le Département de l’éducation, de la culture et des sports du canton de Neuchâtel, mais chacun des 80 enfants dispose d’un programme individualisé et d’un outillage informatique adapté.

«On ne guérit pas des «dys», mais il existe des outils, des stratégies pour fonctionner malgré ces handicaps. L’école dispose d’une «boîte à outils institutionnelle» à l’intérieur de laquelle on trouve des physiothérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychothérapeutes, etc… L’approche pluridisciplinaire est privilégiée.»

L’idée est que l’enfant soit mis provisoirement à l’écart du système classique pour reprendre confiance en lui, prendre conscience de ses capacités et s’insérer ensuite professionnellement. Pour éviter qu’après avoir végété près du radiateur de l’école ordinaire, l’enfant devenu adulte n’ait d’autre choix que pousser la porte des services sociaux ou de l’AI. /SYB

 

Le journal du Jura, publié le 7/02/2011

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